Mauvais présage

Par HEDWIGE MARIE ROUILLE D ORFEUIL, publié le mardi 8 février 2022 16:36 - Mis à jour le jeudi 10 février 2022 15:06
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Nouvelle écrite par Loane G. 2de

8h30. Le réveil sonne. Je me réveille péniblement d'une courte nuit, soulève la couette et m'assoie sur le bord du lit. Des cernes m'entourent les yeux, me donnant une allure de panda. Je cherche tout doucement mon équilibre et me lève enfin.Mes paupières sont lourdes et mon cerveau me donne une impression de vide. Il faut dire que je n'ai pas passé la meilleure nuit de ma vie. C'est comme ça à chaque fois. Les veilles de vendredi 13, je suis tellement anxieuse que je ne dors presque pas.

Après une bonne douche pour me réveiller, je descends prendre mon petit déjeuner. Je n'ai pas très faim. J'appréhende la journée... mais pour l'instant, rien à signaler.

Je me brosse les dents, enfile mes chaussures, mon blouson, déverrouille la porte, sors et la reverrouille derrière moi.

Je ne prends jamais ma voiture pour aller travailler, je ne suis qu'à dix minutes de marche de mon lieu de travail. Disciplinée, j'attends que le petit bonhomme passe au vert avant de traverser.

Sur le passage piéton, quelque chose se faufile entre mes jambes à toute vitesse. Je l'esquive grâce à trois pas improvisés pour ne pas tomber. Reprenant mes esprits, je regarde le bolide qui vient de me frôler. Quand mon regard rencontre le sien, mon cœur s'emballe et mon sang part dans un marathon à travers mon corps. Ses grands yeux jaunes, bien ronds font ressortir des pupilles ovales comme des amandes. En plein hiver, il ne fait pas encore totalement jours et les réverbérés éclairent mal cette partie du trottoir. Mais deux yeux jaunes me fixent, flottant dans le noir. Deux yeux de chat.

Un chat noir. Croiser un chat noir un vendredi 13. Je crois que je vais faire un malaise.

Je détourne le regard pour ne pas avoir cette créature horrible une seconde de plus sous mes yeux. Je sens cependant son attention posée sur moi, comme s'il m'observait. Pour ne pas être à nouveau à proximité de cette abominable créature, je quitte le passage piéton à contre cœur ? Car je déteste enfreindre les règles. Je contourne la voiture qui s'était arrêtée pour me laisser passer, sous les yeux énervés du conducteur pressé et regagne rapidement le trottoir. Je jette un dernier regard par-dessus mon épaule pour voir si le chat est toujours là. Il me regarde encore.

Ne pouvant pas enlever cette bête de mon esprit, je continue mon chemin jusqu'à mon lieux de travail. Après m'être par deux fois tordu la cheville, rencontré un poteau, glissé sur une peau de banane et m'être étouffé avec ma salive, j'arrive enfin au bureau.

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