Ma couleur préférée
Du rouge.
Ce fut la première chose que je vis en me réveillant. Une fine trace rouge, au pied de mon lit. Je ne m’inquiétai pas plus que ça et passai mon chemin pour aller prendre mon petit déjeuner à la cuisine. Une fois mon petit déjeuner englouti, je débarrassai la table et m’avançai vers l’évier pour tout mettre dedans. Du rouge ! L’évier était maculé d’une substance écarlate ! Tout ce rouge ressemblait étrangement à du sang. En faisant cette découverte je pris peur et envoyai un message à ma mère, déjà partie au travail pour avoir des explications. Étrangement elle ne répondis pas, pourtant elle répondait presque instantanément habituellement. En voyant l’heure sur mon téléphone, je filai dans la salle de bain pour ne pas être en retard au lycée.
Du rouge ! Partout du rouge ! Dans les lavabos, sur le sol, sur le miroir !
Je m’avançai légèrement, il y avait un corps dans la baignoire ! Comment un corps pouvait-il se trouver ici ?! J’avais peur, très peur même.
Un nouveau message envoyé à maman fit retentir un bip bip venant du fond de la baignoire. Je décidai de m’avancer davantage pour mieux distinguer le corps et comprendre d’où pouvait bien venir cette sonnerie. C’était le corps d’une femme. Elle portait un jean bleu marine et un chemisier blanc à rayures bleues marines elles aussi, qui soit dit en passant ressemblait à celui que ma mère aimait tant.
En m’avançant encore un peu, je vis le doux visage de ma mère rattaché à ce corps inerte gisant dans cette salle de bain. J’éclatai littéralement en sanglots, m’écroulant à genoux. En cherchant un mouchoir pour m’essuyer les yeux, je trouvai un couteau dans la poche arrière de mon pantalon, lui aussi tâché de cette substance gluante et rougeâtre.
Me relevant, je m’aperçus, dans le miroir, que se dessinait un rictus sur mon visage empreint d’un regard meurtrier. Un petit rire m’échappa. Je sortis de la salle de bain en riant à gorge déployée. Je me dirigeai alors vers la cuisine pour déposer cette arme blanche dans l’évier toujours repeint de cette si belle couleur. Le sang. En posant l’arme m’ayant servi à tuer ma chère génitrice, j’entendis des sirènes et des portières claquer. Je me rendis immédiatement compte de ce qui allait se passer.
Toc toc toc. Ouvrez Madame c’est la police ! Mon intuition étant bonne j’entrai à nouveau dans mon jeu d’acteur et me mis à sangloter à genoux sur le sol. Comme je n’ouvris pas, les policiers entrèrent dans la cuisine. Sur-le-champ je m’exclamai en pleure : « Ma mère est morte dans la baignoire ! Il faut absolument que vous trouviez la personne responsable de ça ». Un des policiers renchérit : « Bien essayé Mademoiselle Pittman, mais nous savons tous que c’est vous qui avez tué votre mère, même s’il faut bien avouer que votre jeu d’actrice est très concluant ».
Je me mis à sourire : « Bravo ! Je pensais que vous mettriez plus longtemps à le découvrir. » On me passa les menottes et m’emmena en prison. Quand la porte de ma cellule claqua, je me réveillai dans mon lit et me rendis compte que tout ceci n’avait été qu’ un horrible cauchemar.
Du rouge.
Ce fut la première chose que je vis en me réveillant. Une trace rouge, au pied de mon lit.…
Toute cette histoire s’est-elle vraiment passée ? Était-ce juste un rêve ? Une simple coïncidence ?