Journal culturel

JLC N° 1 : "LA MOUCHE"

Par MARIELLE AGOSTINI, publié le mardi 4 février 2014 20:01 - Mis à jour le mardi 4 février 2014 20:01

Cinéma: le 7 novembre 2011: projection+ le 22 novembre: explications

 

Compte rendu de l’intervention sur La Mouche, par David Cronenberg,

 

 Par Louise Grenier, 1ère L

 

« Ca y est. Enfin je l’ai vu. La fameuse bombe de Cronenberg dont on m’a si souvent parlé. Je ressors de la salle de cinéma nauséeuse, le visage pâle et les yeux rouges. Bref, j’ai la sensation d’être en proie à une effroyable gueule de bois.

 

Du recul, me dis-je, je dois prendre du recul. je me pose, je réfléchis, je fais le vide.

 

La Mouche.

On y trouve du muscle, de la chair, des régurgitations, ça gicle de partout, mais ce n’est pas un film gore ? D’horreur, alors ? Non, même pas. On suivra, tout le long du film, la fameuse transformation d’un être humain en mouche. Bon. C’est un film fantastique, dans ce cas ? Non, pas vraiment. Sans compter que, parallèlement, une histoire d’amour prend forme. Ou plutôt se détruit. Donc c’est un film tragique-romantique ? Toujours pas. En réalité, la Mouche, ce chef-d’œuvre monstrueusement beau, n’est pas catégorisable. C’est un savant mélange de tragique et de fantastique, assaisonné d’une bonne dose de gore et d’une pointe d’horreur. Et encore. Je sais que j’en ai oublié.

 

A mon sens, pour être certain de bien comprendre Cronenberg, La Mouche doit être vu deux fois. La deuxième, psychologiquement préparé afin de se permettre de prendre les choses avec recul. Car c’est avec ce recul que l’on comprend que Cronenberg a fabriqué une véritable œuvre qui pose les grandes questions de l’identité auxquelles l’homme, tôt ou tard, est confronté.

 

Qui suis-je ? Qui ai-je envie d’être ? Qui vais-je devenir ?

 

Vous savez, ce flot de questions qui, un jour, sans prévenir, vous submerge et manque de vous faire boire la tasse. La grande tasse. Ces questions bien à vous, qui vous semblent impossibles à décrire, Cronenberg a réussi, de mon point de vue, à les retranscrire dans son film. Car oui, Cronenberg a mis au monde un monstre. Un monstre abominable, effrayant, certes. Mais un monstre qui touche avec subtilité la partie sensible de notre âme sans en avoir l’air. »

 

Extraits du compte rendu de Hugo Tranel, 1ère L

 

 

 

« Ce film de David Cronenberg est un film qui mélange les genres : horreur, drame comique…. Il est hybride, comme la créature qu’il présente. Les rapports homme/femme sont l’ossature du film ; le suspens présent déclenche la peur chez le spectateur, mais le gore est léger et surtout, il vise à nous faire réfléchir : quelle est notre part d’humain ? D’animal ?

 

Dès le générique, le ton de l’œuvre est donné, sur une musique de science-fiction on observe des formes indistinctes et colorées se mouvoir dans un espace flouté. Plus tard on se rend compte que ce sont des humains alors que l’identification de ces formes laisse au début supposer que ce sont des cellules, un quelconque organisme microscopique vivant ou même des asticots qui grouillent en mouvement aléatoire, une personnification du hasard ? Le premier plan, pris en hauteur, pourrait être celui du point de vue d’une mouche posée au plafond ou bien celui d’un scientifique observant les humains comme il le ferait lors d’une expérience. En regardant ce film, le spectateur adopte le point de vue d’un scientifique observant l’évolution et la transformation du personnage central. Le second plan présente le personnage qui deviendra la mouche ; en gros plan sur sa tête on lui découvre une prédisposition à se transformer en mouche ; en effet, cet acteur a été choisi pour son visage caractéristique : il a de gros yeux globuleux, et ses cheveux crépus peuvent évoquer les poils de mouche. Ce gros plan sur son visage est aussi significatif : Brundle n’est d’abord qu’une tête, un cerveau. {….} La scène dans la voiture laissant place à l’arrivée au laboratoire de Seth, on découvre un bâtiment abandonné aux limites de la ville : or, Brundle va se pousser aux limites de lui-même durant ses expériences. A l’intérieur, on découvre que ce laboratoire est aussi sa maison : il mélange tout, fusionne tout, ce qui rappelle évidemment le thème central du film. [… ] Le télépod a une forme d’œuf et donnera en effet naissance à quelque chose de nouveau. [… ] Autre signe avant-coureur de la transformation qui va se faire : la confusion entre la place de l’homme et celle de l’animal lorsque Seth sort nu du télépod : il ne fait alors qu’un avec le babouin, lui parle de la même façon qu’à un humain et plaque sa main sur la vitre de l’engin comme le babouin avec une position qui rappelle celle des singes : en lui disant ainsi adieu, il dit adieu à son humanité tout en faisant un clin d’œil à la scène de la Chapelle Sixtine représentant Dieu touchant la main d’Adam. […]

 

Une séquence du film met en scène l’avortement de Véronica ; cependant on s’aperçoit que c’est un rêve grâce à la présence importante de la couleur rose, au jeu particulier des acteurs (qui sur jouent), etc. Son accoucheur David Cronenberg lui-même, à l’origine du film est ici aussi à l’origine de la naissance de la larve provenant de Véronica, son film est donc une sorte de monstre lui aussi ; de plus, un tuyau recouvert de sang rappelle une fois de plus la fusion de la machine et de l’humain.

 

Ce film est donc un grand point d’interrogation sur les limites morales, technologiques, animales et humaines. »

 

Jade Talivez

 

, 1L

 

« L’intervenante nous a montré des extraits de ExistenZ, du même réalisateur, qui est un film futuriste/fantastique où les joueurs de jeu vidéo sont reliés à un monde virtuel grâce à une console appelée pod, un amphibien génétiquement modifié. Le style du réalisateur y est largement reconnaissable. »

 

Anaïs Soldini, 1L

 

 

« Le premier plan est pensé en rapport à ce qui va se passer par la suite, notamment grâce à la musique qui montre les différents genres du film (tragique puis romantique, etc… [….] A ce moment, Brundle n’est qu’une tête, mais petit à petit il va conquérir son corps, voire plus ; on voit donc ici l’évolution extrahumaine, en effet il va passer d’immature au début à surhumain à la fin. […] Il y a aussi la porte qui est très lourde mais qui s’ouvre souvent, tout comme le personnage le fait petit à petit : il s’ouvre à l’autre. Mais cette porte peut aussi représenter une limite : or Brundle, justement, va dépasser ses propres limites. »

 

Marion Rascagnères, 1L

 

« Nous pouvons noter deux inversions de situation, à l’image de la transformation que va subir Brundle. La première a lieu quand l’ordinateur devient une personne (en adopte la voix), et la deuxième, quand le singe est assis sur le fauteuil et joue le rôle du psy. »

 

Emeline Trémoulet, 1L

« C’est un récit initiatique, le spectateur suit l’évolution de la transformation tout au long du film, avec plusieurs moments de suspens. […]

 

J’ai apprécié ce film car il est à la fois violent et émouvant, et surtout car c’est une histoire hors du commun ! Je trouve qu’il est plus intéressant de regarder un film fantastique comme celui-ci que de regarder un film qui raconte une « simple » histoire. J’ai également été étonnée par la qualité des effets spéciaux, qui étaient très bien faits pour l’époque. J’ai d’ailleurs été curieuse de connaître la suite, j’ai donc regardé La Mouche 2 : aussi génial que le premier ! »

 

Mina Mozafari, 1L

 

 

« La Mouche, de David Cronenberg, datant de 1968, est une œuvre d’art réussie en ce sens qu’elle nous donne à penser, et beaucoup.

 

C’est un film hybride, comme la créature que crée accidentellement Brundle. Il mêle plusieurs genres.

Le fantastique, avec la fusion du créateur et de la créature

Le gore, de temps à autre, au service du réalisme que semblait désirer Cronenberg pour ses images de corps (quoique… cette opinion puisse être nuancée, en particulier lors de la scène de l’accouchement, peu crédible)

La science-fiction passant par l’intervention des téléporteurs par Brundle.

Une histoire d’amour qui sert d’ossature au film, et qui exploite un face-à-face homme-femme du début à la fin.

Il est nécessaire de constater en premier que La Mouche est un film dérangeant : il pousse le corps dans ses plus extrêmes limites. Mais il est original non pas dans la vision qu’il nous en propose, mais dans le fait qu’il nous fait participer ! C’est par le dégoût et la connaissance de son propre corps que le spectateur peut se sentir réellement concerné. A la vision de ces images choquantes, crues, il ne peut que réagir. Ce film est quasiment un outrage à la pudeur.

[…] C’est donc une approche originale, conçue il semblerait dans le but de faire s’interroger le spectateur. Cependant, il faut garder à l’esprit que Cronenberg cherche à rendre organiques les questions métaphysiques, la mouche étant la personnification du hasard ou du destin. Il s’agit donc d’une évolution extra physique. C’est un fait commun que « les hommes sont poussés à créer des choses extraordinaires uniquement grâce à (à cause de) leurs propres limites. »

La Mouche

est un film de qualité. »

Emilie Portanier, 1L

« L’humour grotesque du personnage laisse un peu de répit au corps et à l’esprit du spectateur tandis que les scènes sanglantes présentes à de nombreuses reprises l’obligent parfois à détourner le regard.

L’originalité de ce film est malheureusement gâchée par le fait que ce film ait mal vieilli, tout comme ses effets spéciaux. Une des scènes pourrait même être présente dans une parodie de film d’horreur. »

Elsa Corradi, 1L

«  Le premier changement qui intervient dans la vie du scientifique est d’ordre amoureux. Seth laisse entrer dans sa vie et dans son cœur une charmante journaliste. 

(…)Cronenberg ne recule devant rien pour nous plonger dans l’horreur absolue, nous livrant ici ses réflexions sur cette évolution à la fois psychologique et physique qui touche Seth Brundle. Il donne vie à un récit qui touche à une des peurs les plus profondes de l’homme, à savoir son intégrité physique et morale. (…) Les thèmes traités par le réalisateur demeurent toujours d’actualité : histoire d’amour impossible, référence à la Belle et à la Bête, les dérives engendrées par le progrès scientifique rappelant le mythe de Frankenstein »

 

 

 

 

 

Bzz, bzz, bzzzzzz !

On se cache les yeux, on grimace et on exprime son dégout avec des « Ah... » et des « Beurk ! ». Voilà ce que j'ai pu remarquer tout au long du film chez de nombreux élèves présents dans la salle. La Mouche, a fait mouche justement !

20 ans après son premier court métrage, David Cronenberg réalise le remake du film La Mouche noir de Kurt Neumann.

Dans ce nouveau film, Cronenberg y mélange de nombreux genres : horreur, science fiction, fantastique, gore mais aussi et étrangement, de la romance. Avec ses deux personnages principaux, Seth (Jeff Goldblum) et Veronica (Geena Davis), le réalisateur déroule une histoire d'amour qui prendra fin jusqu'à la dernière minute du film. Histoire de redonner un peu de joie à ce drame qu'est la transfarmotion de l'homme, en cette affreuse mouche qu'il lui donnera ce fameux nom : « Brundlefly ». Malheureusement, il n'aura pas réussi à subir une énième téléportation, il suppliera tant bien que mal sa bien aimée pour qu'elle l'achève, d'une balle dans la tête. Tragique non ?

Personellement, j'ai passé un bon moment. C'est vrai que certaines scènes nous prennent aux tripes, et nous les tourne et retourne !

Mais je me suis en fait, plus intéressée au but de ce film. Que veut-il nous faire comprendre au fond ? Est-ce seulement pour de la science fiction, pure et dure ou cherche-t-il à nous montrer autre chose ? Pour ma part, une certaine morale prône dans ce film. J'ai l'impression qu'il veut nous dire que tout cela ne serait pas arrivée sans que l'homme veuille toujours aller plus loin, encore et toujours. De nouvelles inventions, technologies, de nouveaux objets, qu'on redessine, qu'on perfectionne, à qui on ajoute de nouvelles fonctions. L'homme ne peut pas se contenter de ce qu'il a, il lui faut pas toujours. La perfection. C'est finalement une imperfection qui aura le dessus sur tout ça. Deux corps ont transvasé mais un seul voyage, donc un nouvel être recomposé.

Doriane 1°L

 

 


 

 

 

 

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