Poursuivre le dialogue avec Irina Teodorescu

Créé par HEDWIGE MARIE ROUILLE D ORFEUIL le mardi 8 novembre 2016 - Mis à jour le jeudi 15 décembre 2016 11:40

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5 réponses, dernière modification il y a plus d'un an  Dernière réponse par

  • La pièce était spacieuse, haute de plafond et lumineuse. Mon regard se promenait lentement sur chaque objet, chaque détail, chaque arabesque, chaque ligne ou contour. Mes yeux s'accrochaient à la blancheur du plafond, aussi pure que la neige et chaleureux comme le soleil. Des sculptures d'anges nous encerclaient à chaque commissure de la pièce, notre regard absorbé par le leur, aspirant nos émotions et notre sève. Une musique étrange semblait descendre des cieux. Leur sourire nous laissaient croire en un désir, une ardeur, une fièvre de liberté, un envol audacieux et insouciant. L'empressement d'exécuter une danse périlleuse et dangereuse pour oublier le temps me submergea. Le temps qui est infiniment lent lorsqu'on attend, et j'attendais depuis toujours il me semble, une douce mélodie, une évasion de sens qui me rendraient mes souvenirs, mon identité. Allongée sur le sol, mes cheveux tombaient en cascade fuyant ma nuque. La fraîcheur du parquet contrastait avec la chaleur du soleil, un sentiment de quiétude et de douceur m'envahit, je me laissa porter. Mes yeux rencontrèrent alors le tapis poussiéreux dans lequel des milliers de particules s'accrochaient et virevoltaient visibles grâce aux rayons de soleil. Je me rendis compte que des partitions étaient éparpillées sur le sol au bas d'un pupitre, comme si quelqu'un s'était empressé de partir, pris de panique. Les notes dansaient devant mes yeux, le chant du violon écrasa ma poitrine et me plongea dans des rêves merveilleusement agités.

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  •           La carte postale:

     

    La cave, un endroit sombre et humide. Mais pour autant, un endroit lumineux, éclairé par une ampoule au centre de la pièce. Au fond de cette cave, des tonneaux les uns sur les autres dont un, à moitié coupé, horizontalement, rempli d'eau qui y tombe goutte à goutte. Les gouttes font un petit bruit à chaque fois qu'elles rencontrent l'eau. Un bruit insupportable. A part ces tonneaux, rien ! Rien d'autre ! Le vide complet. Ah si! Une trappe au plafond, qui est impossible à ouvrir depuis l'intérieur de la cave. Quelques dessins par ci, par là... Comme une impression que quelqu'un ou même plusieurs personnes sont déjà passées par là. Une ambiance étrange même une envie de partir en courant d'ici. Cette pièce qui est pourtant grande paraît petite, comme confiné dedans, on étouffe, on suffoque presque.

     

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  •                                                  Carte postale:

    La maison de Maria La Cochonne surplombait tout le village. Placée en haut de la colline aux tilleuls, Maria avait une vue magnifique. Ainsi, elle pouvait espionner les activités des villageois sans être vue, ni dérangée. Depuis le village la maison paraissait très imposante. Peut importe l'endroit où on se trouvait dans le village, on pouvait la voir, la maison des riches du village. Tout le monde rêvait d'avoir une aussi belle demeure. Pour y accéder, il y avait une grande allée de tilleuls. La façade en pierre était magnifique et le toit était en ardoise. Des fleurs de toutes les couleurs ornaient la maison et lui donnaient l'aspect d'un paradis de couleurs. Quand on rentrait dans la maison, il y avait un long couloir avec un miroir au fond qui donnait encore plus cette impression de grandeur. Au bout du couloir, il y avait deux portes. En ouvrant la première on se retrouvait dans une cuisine très moderne et très lumineuse, avec un bouquet de fleurs posé sur la table qui donnait de la fraîcheur à la pièce. La seconde porte donnait sur un salon, assez sombre avec les tableaux des ancêtres de la famille. Le portrait le plus mis en valeur était évidemment celui de Gheorghe Marinescu, celui qui a fait la fortune de la famille. Maria était extrêmement fière du portrait de son père. Le reste de la demeure était composé de deux salles de bain et cinq chambres très spacieuses. Maria espérait que ses enfants ne vendraient jamais la maison.

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  • Bien avant les événements racontés dans le livre, le village fut assiégé par les soldats du Duc Perantin. Une guerre civile éclata. Après des jours de combats acharnés, la totalité du village était vidée de ses habitants et pillée par les troupes du Duc. Il ne restait alors qu'une seule demeure encore intacte. Un manoir appartenant à une famille de nobles. Les soldats approchaient. Hendrick sait que lui, sa femme et ses deux enfants n'ont plus beaucoup de temps avant que la garde n'infiltre la bâtisse. Si cela se produisait, ils n'auraient aucune chance d'en ressortir vivants. Hendrick s'activa alors, et conduisit sa famille dans la cave pour les y mettre en sécurité.

     

    Il donna la clef de la cave à sa femme mais, lui, ne pouvait pas rester avec les siens. Il lui restait encore des affaires à aller chercher. Enfin c'est ce qu'il dit, mais en réalité, il voulait défendre le manoir, au prix de sa propre vie. Hendrick promit alors à ses enfants qu'ils se reverraient très vite, mais il savait très bien qu'il ne reviendrait pas.

     

    Le lendemain, Miryam, son épouse, ouvrit la porte de la cave et, avec ses enfants, monta les escaliers en pierre afin de regagner la salle commune. Là, ils virent le corps d'Hendrick étendu sur le sol, un fusil à la main, se vidant de son sang.

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  •                                           Compte rendu subjectif

        
        Une femme très souriante. Oui, c'est le mot qui la définit le plus selon moi. Et douce. Car oui, sa voix est douce, avec un léger accent. Quand elle parlait, je l'ai détaillée. Une aisance et pourtant une certaine pudeur lorsqu'elle se mettait à nu devant nous. Dans ses yeux, j'aimais imaginer de la nostalgie quand elle évoquait son passé.

    Je me suis d'abord amusée à voir cette écrivaine devant son bureau, penchée sur une feuille et un stylo dans la main. Tantôt inspirée, tantôt à court d'idée. Une fois fière d'elle, l'autre fois déçue de sa phrase. Peut-être a-t-elle fait voler en éclat son stylo et ses feuilles, agacée ? Peut-être a-t-elle renversé son café sur ses heures de travail acharné ?
    Puis elle a évoqué la sortie de son roman, son bébé de papier. Elle a osé nous avouer son attente puis son addiction à recevoir les avis des critiques. Alors je l'ai à nouveau vue, au même bureau, en été, devant un ordinateur cette fois. Scotchée à son écran, lisant et relisant les pages des journalistes. Puis elle reçoit une nouvelle notification et sourit en cliquant sans voir que dehors les feuilles des arbres avaient commencé à rougir.

    Deux anecdotes m'ont marquée. La première était son rapport avec ses personnages. Finalement, ils ne lui appartenaient pas. Elle ne faisait pas vivre ses personnages, elle les regardait vivre. Alors pendant qu'elle s'imaginait dans la voiture du couple, j'ai fait de même. Elle était là, sur la banquette arrière, un carnet à la main. Elle notait chaque parole, chaque mouvement, chaque pensée de l'homme et de la femme qui se tenaient devant elle. Puis elle sortit de la voiture, nota les derniers mots et s'en alla pour cueillir d'autres moments de vie des autres membres de la famille.
    La deuxième anecdote est celle de son enfance. Un moment qui représente beaucoup pour elle. Petite, elle a traversé la frontière avec son père pour la première fois et est allée manger une glace. Vanille, chocolat, pistache, peut-être ? Mais à quoi ressemblait-elle ? Des couettes ? Une petite barrette dans les cheveux ? Une robe ? Qui sait à part elle…

    Elle a signé quelques livres, on l'a remerciée, on est parti.
    C'était la rencontre avec Irina Teodorescu, j'ai adoré découvrir son univers.

    Merci Irina.

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